(interview paru dans la revue « 3eme millénaire », septembre 2017)
Dans le monde de la spiritualité, il est beaucoup question de connaissance de soi. Cette dénomination recouvre un ensemble d’éléments qui diffèrent d’une personne à une autre selon son vécu. Pour vous, de quoi s’agit-il ?
Philippe Sieca : personnellement, je ferai surtout la promotion de la déconstruction de soi !le « moi », est un système de défense et de compensation. À ma naissance je suis très fragile. Mon entourage projette beaucoup de choses sur moi, il est plein d’attente et me transmet un grand nombre de casseroles qui remontent sur plusieurs générations, il m’enferme dans des systèmes de croyances collectives, culturelles et me fait vivre des expérience au mieux frustrantes, au pire traumatisantes. Le moi, ce système de défense, essaie de s’accommoder de tout cela, de trouver un petit espace pour fabriquer quelque chose avec ce qui est déposé en lui et compenser toutes les blessures et les carences occasionnées par son entourage. La vraie liberté commence dans une déconstruction de l’enfermement dans ce système. Que reste-t-il après cela ? Peut-être rien. Mais c’est là que quelque chose de nouveau commence et se manifeste dans la relation à soi et à l’autre. Tant que vous restez accroché à votre moi, a votre identité, rien de nouveau ne peut se faire ou apparaître. Or, même si l’on a l’impression d’avoir tout compris de son propre fonctionnement (la « connaissance de soi » dont tout le monde parle), que l’on a suivi des thérapies qui nous amené à certaines prises de conscience, des blocages profonds peuvent demeurer, inscrits dans la matière du corps, dans sa structure énergétique, qui font que cette identité s’accroche. Ion obtient une connaissance de soi à un niveau intellectuel et généralement cela ne résout rien car notre système de défense continue à fonctionner de la même façon, maintenu par l‘inertie du corps. Par ailleurs, d’un point de vue psychique, la remise en cause de son « moi » peut être terrifiante, car le « moi » a une fonction sociale, il travaille, fait rentrer l’argent, vit des histoires amoureuses. Si l’on remet cela en cause, que va-t-il rester ?
C’est mourir, en quelque sorte.
Bien sûr. Et personne ne veut cela. Certains de mes patients font des thérapies, du yoga, s’intéressent à la spiritualité, mais reculent au moment où ils prennent conscience que ce qu’ils pourraient obtenir revient à une totale déconstruction, c’est-à-dire qu’il ne resterait pas grand chose de ce qu’ils ont échafaudé et construit toute leur vie. Or, c’est souvent une construction contre soi, qui coûte très cher. Mais plus le mode de compensation est efficace, plus la position sociale est gratifiante, plus le mode de jouissance fonctionne, et plus il est difficile d’accepter de déconstruire tout cela. Certains ont été des fœtus craintifs parce qu’on voulait les expulser avant terme, des bébés maltraités parce qu’on ne voulait pas d’eux ou qu’on avait pas de temps pour eux, mais ils ont acquis une position de pouvoir et tout le monde a peur d’eux. Pourquoi renonceraient -ils à cela ? En même temps, c’est cela qui nous détruit collectivement. Il y a un problème intrinsèque à la condition humaine. Nous naissons dans un état de pré-maturation extrêmement grand et notre développement se fait donc dans une très grande dépendance. Nous sommes conditionnés à cette dépendance. Tout notre système éducatif, toute notre société fonctionnent sur cette dépendance. Les gens ont en général pour unique aspiration à se remettre dans cette dépendance et les plus malins exploitent la dépendance des autres. Quand vous leur proposez un système de croyance ou de pensée en leur disant que vous détenez la vérité, ils vont vous suivre sans se poser de question. Cette dépendance est la première cause de notre destructivité.
Vous dites que le système mental se plaît dans les réponses toutes faites et ne demande qu’à être rassuré ?
Il est l’expression de cette dépendance. Sa construction s’est faite dans ce système de dépendance. Peu de gens acceptent de se tenir debout tous seuls. C’est un choix très difficile. Les thérapies, la spiritualité, les groupements humains font partie des systèmes auxquels les gens se raccrochent. De plus, à notre époque, le libéralisme favorise cette dépendance autour de la notion d’identité. Voyez dans notre société la division identitaire entre ceux qui ont des voiles, ceux qui ont des croix etc. Les gens sont focalisés sur la question d’identité. Cette focalisation fragmente la société et nous ne voyons plus l’intérêt à défendre un certain nombre de valeurs, à préserver des protections sociales, un espace commun…. Ces identités sont exactement ce qui détruit le monde. Dès qu’il y a identification à quelque chose, immédiatement l’autre semble différent et de là il est facile de le trouver inacceptable. Les prétextes sont nombreux : il n’est pas dans le bon espace, il ne suit pas la bonne cause, il n’a pas la bonne foi. Rapidement nous voilà prêts à le faire disparaître. Si l’identité a un intérêt folklorique très sympathique avec sa gastronomie, ses musiques, ses costumes, il en va autrement au niveau de la conscience planétaire où nous allons droit dans le mur. Il est temps de penser qu’il existe une identité globale malgré l’apparence d’une très grande diversité dans les formes. C’est d’une urgence extrême. Malheureusement, la valorisation des identités fait partie des stratégies de division, de fragmentation et d’exploitation pour le plus grand bénéfice d’une petite minorité.
La première identité est la mienne. Puis-je faire autrement que commencer par ce qui est le plus proche, donc moi ?
Non, mais la question est la focalisation sur son propre « moi », sa propre histoire. Les gens s’occupent exclusivement de leur « moi », de leurs blessures, et tout penser collectif est abandonné. Où va-t-on sur cette planète, sur ce continent, dans ce pays ? Une fois dit cela, je ne suis pas certain qu’il existe une solution collective. Les tentatives de transformation des sociétés de façon collective ont abouti à la fabrication d’un système équivalent au précédent, c’est-à-dire une classe de privilégiés qui exploitent les autres. Il y a donc nécessité d’une prise de conscience individuelle, mais il faut qu’elle soit reliée à une pensée collective.
Mais les deux ne sont-ils pas reliés ? Quand le fonctionnement du « je » en soi est vu, quelque chose s’ouvre qui fait que toute différence avec l’autre s’abolit.
Hélas, cela n’arrive que peu. La plupart des gens sont dans la consommation. Cette consommation concerne aussi les thérapies, la spiritualité. Le supermarché des thérapies et des spiritualités est immense ! Le consommateur spirituel cherche le « truc » qui lui plaît, qui lui va et qui souvent le conforte dans son fonctionnement. Le niveau d’une conscience individuelle qui se relie à la collectivité m’apparaît en fait plutôt rare, mais cela prend nécessairement la forme d’une déconstruction de tous ses conditionnements, d’une « désidentification ».
Cette déconstruction est-elle un chemin ? Celui-ci, s’il y en a un, dépend-il de chacun ?
Je considère que les thérapies du vingtième siècle ne fonctionnent pas vraiment. Tout le monde a tout compris mais tout le monde va toujours aussi mal. Il manque une jonction entre le corps et l’esprit. Je vois beaucoup de gens qui ont eu accès à la possibilité d’aider le corps à se libérer par un travail énergétique, voire « psycho-corporel », mais cela n’a pas été efficace. La plupart du temps il manque soit la dimension de la compréhension. Soit un véritable travail de transformation énergétique sur la mémoire du corps Quand j’ai commencé à travailler comme psychanalyste, j’étais en lien avec un ostéopathe énergéticien à qui j’envoyais des patients en souffrance physique, mais il m’en renvoyait la plupart en disant que c’était trop tôt pour eux, qu’ils n’avaient rien compris. Il dénouait les nœuds énergétiques d’un patient mais en une semaine celui-ci avait tout remis en place. Si vous n’avez pas la compréhension de la raison pour laquelle vous avez un blocage énergétique, le déblocage ne peut être que provisoire. Le corps ne demande qu’une chose, c’est conserver ses habitudes même à son détriment, donc tout remettre en place le plus vite possible. Et il en va de même pour le psychisme. L’inertie est considérable. C’est pour cela que j’ai développé une pratique spécifique de travail conjoint sur la compréhension et les blocages énergétiques car ce qui m’a aidé à me libérer de mes casseroles, c’est la simultanéité d’une approche énergétique, corporelle, et d’une compréhension des raisons de ces blocages.
Ces blocages ne nous donnent-ils pas aussi l’impression d’exister, car ils sont à l’origine de tout un monde de réactions qui occupent beaucoup de notre vie psychique ?
Absolument, ils sont toujours liés à une forme d’identité. Je suis ça, je fais ça, c’est ma valeur, c’est là où on m’attend. Je me rappelle ainsi d’une personne handicapée qui s’est vue être désignée dès sa naissance en même temps comme une victime et comme un monstre. Je lui faisais sentir l’inscription dans son corps de ce regard, et elle témoignait de son impression d’être comme un torchon que l’on essore et qui se sent extrêmement serré. Je lui propose de desserrer ce nœud, et il y a alors comme un vertige : « mais alors, je n’aurais plus la place que j’ai dans ma famille ? » La grande difficulté est là. Si elle n’est plus comme elle a toujours été, comment va-t-elle exister ? Que va-t-il se passer ? C’est un niveau de solitude vertigineux qu’elle était appelée à vivre, très difficile à supporter. Face à cela, nous essayons de compenser en essayant de nous relier aux autres. Il y a plusieurs façons de se relier. Dans la plupart des cas nous instrumentalisons les autres pour tenter de compenser nos blessures. Mais quand toutes les blessures liées aux carences, aux inadéquations, aux maltraitances ont été soignées, tous les systèmes de compensations mis en place tombent. Nous pouvons alors commencer, seulement commencer tant le travail est permanent, à avoir des relations avec les autres qui ne sont ni dans l’emprise, ni dans la manipulation, ni dans l’utilisation de l’autre comme pansement pour ses propres blessures. C’est un chemin de vigilance permanente. Il existe des blessures très profondes qui nous agissent tout au long de notre vie. Celles-ci peuvent venir de l’instant de la conception pendant laquelle nous nous retrouvons dans une de matrice projeté par non géniteurs contenant des informations limitantes ; nous sommes déjà mal accueillis à ce niveau. Puis vient la période fœtale où nous sommes dans une vulnérabilité extrême : tout ce qui se passe autour de nous nous atteint, nous touche et s’inscrit en nous… Certaines inscriptions constituent des blessures terribles que nous chercherons à panser toutes notre vie dans nos relations. Atteindre un niveau de relation où cela n’a plus lieu d’être est le chemin pour une autre humanité. Évidemment, il faudrait que tout le monde en ait envie ! Or beaucoup de gens veulent simplement jouir un peu plus, ce qui veut dire perpétuer les rapports d’emprise et de pouvoir. Si on leur montre la possibilité d’un espace de déconstruction, certains s’y engouffrent, d’autres non.
Certains peuvent expérimenter un temps la déconstruction dont vous parlez, puis ça se referme. Mais n’en reste-t-il pas une trace dans l’organisme, une mémoire qui les rappellerait vers cela ?
Je ne crois pas. Je pense que l’apaisement est provisoire. Des circuits énergétiques s’ouvrent mais s’il n’y a pas la conscience et la compréhension, tout se remet en place. Toutes les informations humaines, tous les affects, ont un impact sur votre corps. C’est comme des couches de goudron qui viennent s’empiler sur votre structure énergétique. Votre corps finit par ne plus respirer après un certain temps passé à vivre dans un milieu où les échanges sont agressifs et toxiques.
C’est une expérience décrite par beaucoup de gens qui constatent que tout se referme en eux, qui du reste les pousse à revenir chercher en quelque sorte leur dose d’apaisement provisoire chez celui qui les a aidés. J’ai l’impression qu’il manque alors le goût d’une impression de soi vivante qui les rappellerait naturellement à y revenir. Je pense à la sensation que l’on peut éprouver quand nous quittons la tête pour nous retrouver plus bas, plus habitant de notre corps, plus ancré dans la terre.
Cette sensation change beaucoup de choses. La plupart des gens ne sont pas dans leur corps. Leur structure énergétique est très légère. Or il est nécessaire que le corps élabore l’ énergie de cette structure. C’est en fait très simple. Plus le corps est nettoyé de votre histoire et aussi des tâches de goudron dont je parlais précédemment liées aux interactions toxiques avec les autres, plus il est capable de produire une énergie qui vous densifie. Cette énergie vous donne l’impression d’être dans votre corps. C’est une base pour le sentiment de soi, pour une perception de soi qui n’est plus liée aux interactions avec les autres. Car la plupart du temps, nous sentons qui nous sommes dans le regard des autres : dans notre position sociale, dans notre famille. Notre valeur dépend de notre fonction, du regard des autres. Dès que se présente cette sensation d’être à l’intérieur de soi, avec cette densité, le reste paraît dérisoire. Cette sensation est beaucoup plus forte que la place que vous accordent les autres.
Cette impression a pour moi le rôle d’une aimantation. Par moments dans la journée, c’est ce qui se présente, ce désir de revenir à ce sentiment d’être.
Une fois que l’on a éprouvé cette sensation, on comprend que c’est là qu’il faut revenir. On peut la perdre, mais on peut y revenir. Cela peut être soutenu par des exercices. Ce qui devient intéressant, c’est de voir à quel moment cette impression de soi est perdue. Pourquoi en est-on parti ? C’est là qu’un travail est possible pour pouvoir y revenir de façon plus solide.
Il y a comme une oscillation : on sent cette impression de soi-même, cette densité, puis on est pris par une réaction à un événement quel qu’il soit, un désir, une émotion et tout est oublié. Et je sens comme un effilochement de cette énergie. Que faire avec cela ?
Cette énergie se fabrique moins. Nous sommes happés par beaucoup de choses. Vous avez des conditionnements de types de relations. A un moment ils sont moins nécessaires mais quelqu’un peut toujours essayer de vous ramener à ces modes de fonctionnement qui sont ancrés en vous. Il y a une nostalgie d’un type de relation que vous avez connu très longtemps, depuis votre gestation et votre enfance. Quelqu’un sent qu’il peut vous appeler à cet endroit-là, et vous allez en quelque sorte vous décaler. Vous êtes pris. C’est une occasion pour éclaircir cela, voir ce qui s’est passé, voir si je peux faire autrement, si je peux soigner la blessure qui appelait ce mode de relations. Quand la blessure est soignée, ce mode de relation devient moins nécessaire, même si cela reste souvent comme une petite fiole de poison que l’on peut ouvrir et renifler !
Il y a un désir sous-jacent de retrouver des fonctionnements toxiques, une part de de moi aime cela.
C’est plus qu’un désir, c’est une toxicomanie ! Nous en réalisons les effets destructeurs mais nous y allons quand même parce qu’il y a une jouissance à cet endroit-là. Nous nous reconnaissons à cet endroit-là. Renoncer à cela est un travail. Mais ce n’est pas un travail de la pensée. Se dire : « je ne veux plus », « c’est dangereux pour moi », n‘en est que la condition de départ. Le travail de déconstruction se passe au niveau des informations inscrites dans le corps.
Vous parliez de vigilance. Mais celle-ci, si elle participe d’une certaine libération de nos conditionnements, ne peut pas retomber dans nos mécanismes habituels de compensation ou de défense d’une image de soi ?
Je pense que cette vigilance n’a rien à voir avec l’identité, sauf si vous fabriquez un faux soi de maître spirituel libéré de la pesanteur et marchant au-dessus du sol. On peut toujours fabriquer une fausse personnalité autour de ça. La sensation de présence à soi, avec sa qualité, est une bonne chose pour le corps Quand on la perd, le corps en éprouve la perte. On sent que quelque chose ne va pas : je ne suis pas bien, mon corps me le signale. La vigilance s’inscrit aussi grâce à la mémoire de ce qui s’est installé en nous de différent sur ce chemin de la déconstruction de soi.
Il y a aussi un appel, un désir de rester collé, connecté avec cette impression de soi.
Le mot désir est intéressant. Dans la psychanalyse, le désir est lié au manque, donc à la blessure et à la tentative de réparer celle-ci. Cela a beaucoup été valorisé, mais cela revient aussi à donner comme mot d’ordre : « jouissez pour essayer de vous réparer ». C’est un puits sans fond, une consommation sans fin. C’est parfait pour notre société. Mais quand on installe une qualité de présence dans le corps et une qualité de vigilance, un autre « désir » apparaît. Car, par rapport à toutes nos compensations, à toutes nos blessures fondamentales, à l’agitation intérieure et les souffrances qui en résulte, quelque chose se calme profondément. Un silence s’installe. Dans ce silence, il y a un plaisir, celui d’être dans la tranquillité. Et un nouveau type de désir tend à nous ramener à ce silence intérieur. Cela peut paraître éventuellement un peu effrayant. Une patiente engagée dans une formation bouddhiste me demandait ainsi si ce qu’elle vivait depuis quelques séances chez moi, en l’occurrence ce silence et cette paix, voulait dire qu’elle était déprimée. Elle n’avait simplement pas reconnu qu’il s’agissait de ce qu’elle cherchait ! Le nettoyage corporel des mémoires toxiques, l’obsolescence des systèmes de compensation permet l’émergence d’ un nouveau désir : celui de rester dans cette paix. Cela ne demande pas de consommer, d’être plus fort que les autres, d’avoir une quelconque position sociale, cela demande juste d’être vigilant, de ne pas se laisser entraîner dans un mouvement qui vous extraie de cette paix. C’est une aspiration à revenir à la tranquillité lorsque celle-ci nous quitte.
Je me pose souvent en posture de méditation pour laisser revenir un tel silence, mais je constate qu’il n’apparaît pas sur commande. Que pensez-vous de la méditation ?
Sur la méditation, très à la mode aujourd’hui, il me semble que dans la plupart des cas on tente d’y rentrer par la mauvaise porte ou tout du moins par un chemin très improbable en voulant arrêter sa pensée par la concentration . Dans la concentration vous restez dans un mode d’instrumentalisation de vous-même. Dans un chemin inverse, quand vous avez nettoyé votre corps d’un certain nombre de mémoires, votre corps peut susciter un état de méditation et c’est là que la pensée s’arrête d’elle même du fait de l’état corporel atteint. C’est donc, dans mon approche, d’abord un processus corporel. Et lorsque vous êtes dans cet état, non seulement la paix s’installe en vous, non seulement la pensée s’arrête, mais de surcroît, un accès différent à l’intuition s’ouvre à vous.
Dans de tels moments, l’attention devient beaucoup plus sensible. Il est possible de voir se présenter ce qui cherche à nous identifier à nouveaux à des choses extérieures, des émotions ou des désirs. Cette attention peut-elle se maintenir ?
Quand vous avez nettoyé un bon paquet d’informations toxiques de votre corps, celui-ci fabrique une énergie très « propre», exempte des « distorsions » produites par votre système de défense. .Cette énergie a été appelée « le Divin », « la conscience originelle», « le Soi » etc…. Je dirais plus modestement qu’il s’agit d’une propriété naturelle du corps. Ce n’est pas la peine de lui attribuer des noms particuliers ou de la relier à des idées mystico-religieuses et surtout cela évite les risques de retomber dans la dépendance et l’aliénation. Plus le nettoyage se fait, et plus cette propriété s’affine et s’installe de façon pérenne. Cette capacité change le psychisme. Elle vous rend plus perceptif, plus sensible. Quelque chose de très fin se passe dans les sensations. Pour sentir quelque chose, certaines personnes doivent se droguer, rouler à 200 kilomètres à l’heure ou faire du saut à l’élastique. Mais lorsque cette qualité d’énergie est présente, assister à l’éclosion d’un bourgeon devient plus intense que toutes ces expériences extrêmes. Cette énergie qui émerge du corps est joyeuse. C’est la joie d’être là, d’être vivant, une joie qui ne dépend de rien. C’est une force de vie très simple, gratuite, illimitée à la disposition de tous puisque c’est notre corps qui la produit !